Dialogues des Carmélites
Francis Poulenc
2013

Opéra national de Lyon

Blanche de la Force a peur, peur du monde qui l’entoure, peur de la révolution qui commence à gronder. Nous sommes en avril 1789. Blanche entre au carmel de Compiègne, comme pour se protéger dans le cocon du couvent. Mais sa peur continue de la hanter, et sa hantise de la mort est amplifiée par l’agonie terrible et misérable de la Prieure : pour ce modèle de foi pourtant, Dieu semble s’être retiré devant la peur de la mort et la souffrance. Été 1794 : la Grande Terreur. Les carmélites ont été arrêtées, emprisonnées, jugées. Auparavant, le roi, la reine, Danton, Camille Desmoulins et des milliers d’autres ont été guillotinés, le marquis de la Force aussi, père de Blanche. C’est dans son hôtel particulier déserté que Blanche, ayant réussi à prendre la fuite, s’est réfugiée. Mais le 17 juillet, elle rejoint ses soeurs, chantant le Salve regina en montant à la guillotine. La dernière voix qu’on entendra sera la sienne.

Livret de Georges Bernanos.

Blanche de la Force a peur, peur du monde qui l’entoure, peur de la révolution qui commence à gronder. Nous sommes en avril 1789. Blanche entre au carmel de Compiègne, comme pour se protéger dans le cocon du couvent. Mais sa peur continue de la hanter, et sa hantise de la mort est amplifiée par l’agonie terrible et misérable de la Prieure : pour ce modèle de foi pourtant, Dieu semble s’être retiré devant la peur de la mort et la souffrance. Été 1794 : la Grande Terreur. Les carmélites ont été arrêtées, emprisonnées, jugées. Auparavant, le roi, la reine, Danton, Camille Desmoulins et des milliers d’autres ont été guillotinés, le marquis de la Force aussi, père de Blanche. C’est dans son hôtel particulier déserté que Blanche, ayant réussi à prendre la fuite, s’est réfugiée. Mais le 17 juillet, elle rejoint ses soeurs, chantant le Salve regina en montant à la guillotine. La dernière voix qu’on entendra sera la sienne.

Livret de Georges Bernanos.

Générique

Laurent Alvaro
Dominique Beneforti
Dominique Bruguière
Sylvie Brunet-Grupposo
Sabine Devieilhe
Loïc Félix
Jean-François Gay
Alexandra Guérinot
Sébastien Guèze
Hélène Guilmette
Alban Ho Van
Christophe Honoré
Kwang Soun Kim
Sébastien Lévy
Sophie Marin-Degor
Héloïse Mas
Rémy Mathieu
Anaïk Morel
Kazushi Ono
Paolo Stupenengo
Nabil Suliman
Thibault Vancraenenbroeck
Alan Woodbridge

Orchestre et choeurs de l’Opéra de Lyon

Lettre aux chanteurs

« Pour les Carmélites, la clôture est un appel au désert – d’ailleurs, ma première vision à l’appel fut le Sahara –, ce n’est pas se priver de l’agréable, mais aussi du nécessaire.
Quand j’ai prononcé mes vœux, les mortifications étaient nombreuses. Il y avait ce qu’on appelait la discipline – c’est un fouet comme en avaient toutes les carmélites : en corde avec des nœuds comme un chapelet. Et on devait prendre la discipline, c’était obligatoire chaque semaine. On mettait du fiel dans ses aliments, pour les rendre plus amers. On traînait au réfectoire à l’heure des repas une grosse croix de bois. On pouvait aussi baiser les pieds de la communauté, de chaque soeur l’une après l’autre, demander à ne manger que du pain et de l’eau..
Une des choses que je craignais quand je suis entrée c’était la nourriture : pour moi, où je vivais, la pauvreté c’était la saleté. Et je me demandais « Est-ce ça, la pauvreté du carmel ? » Je me souviens encore de mon premier repas au carmel et de mon indescriptible soulagement devant ces œufs au plat servis dans de petits plats en émail, bien propres.
A la prise d’habits, on avait l’habitude de se raser les cheveux, pour ne pas passer trop de temps à les coiffer, à les admirer, car les cheveux sont une parure, ainsi que le rappelle Sainte-Thérèse. Mais cette tonte n’a plus cours depuis qu’on ne porte plus la toque, qui a été remplacée par le voile dans la plupart des couvents.
Sur les cartes d’identité, on n’a plus le droit de garder le voile. C’est récent, ça aussi… »

le Dialogue des Carmelites de Philippe Agostini et Raymond Léopold Bruckberger

Extrait

Dans le silence. Nuit tombante.
Côté cour, un « lit-chambre à coucher ».
Une femme d’un certain âge en sort, elle rabat le drap sur un homme à moité nu qui dort sur le ventre.
Côté jardin, une petit groupe de gens, en train de regarder vers le lit.
La femme dans le lit remet culotte et collant. Elle reste seins nus. Se penche vers son sac au bout du lit et cherche un paquet de cigarettes.
Début de la musique.
Elle allume sa cigarette, regarde la foule, elle les nargue. Ils finissent par détourner le regard.
Puis arrivée du Chevalier, qui franchit la foule et s’approche du lit.
Il secoue son père. La femme reste debout près du lit à fumer. Elle ne se rhabille pas.
La femme assiste à leur conversation.
Lors de la crise du père, elle aide le fils à le calmer. Puis le chevalier va dans la foule chercher le valet, Thierry. Le valet sort rapidement de la table de chevet un garrot, une ampoule, une seringue, il pique le bras du père qui se calme.
Le valet retourne vers la foule, il reprend sa place. Il est bientôt suivi par la femme qui emporte avec elle ses habits et s’habille dans la foule.
Au cours du dialogue ( « La malédiction dans son regard »), Blanche fait son apparition à la porte, elle se fraie très très lentement un passage dans la foule.
Blanche vient s’asseoir au pied du lit.

Presse

« L’histoire de ces religieuses guillotinées sous la Terreur pour avoir refusé de se plier à la loi révolutionnaire est a priori complexe à développer sur scène. Ce frottement de la religion catholique poussée à l’extrême dans son engagement au couvent face aux raisons d’un Etat républicain prend un sens aigu quelques mois après le débat national et les manifestations sur le mariage pour tous. Mais loin d’en faire un sujet hautement politique, Christophe Honoré va au bout du livret de Georges Bernanos dans l’introspection et l’engagement de chaque personnage. »
Franck Giroud, France Info, 15 octobre 2013

« Le propos fonctionne à merveille, nous rendant plus proche, et plus palpable, le destin des religieuses martyres. »
Emmanuel Dupuy, 15 octobre 2013